Jali : retour attendu avec son nouvel album Paysage ( IncRock Festival 2023)
- Laurent Keysers
- 3 mai 2023
- 5 min de lecture
Dernière mise à jour : 5 mai 2023

Photo réalisée par Fabien Leriche
Culture-toi : Bonjour Jali, parle-nous de ton parcours et de ton retour
Jali : Bonjour, contrairement à beaucoup d'artistes, j'ai rapidement trouvé une maison de disques et j’ai créé mon premier album avec mes propres chansons.
Tout s’est passé très vite dans le début de ma carrière. Le deuxième album a eu un accueil du public un peu plus mitigé. Après cela, je me suis retrouvé en Indépendant.
On m'a rendu un contrat. En 2016, c’était la crise du disque. J'ai été un peu victime de l'époque, parce que c'était le début du streaming. Personne ne comprenait encore grand-chose, et je suis passé un peu à la trappe En 2020, toutes mes chansons étaient déjà terminées, mais ce n’était juste pas le bon moment. Ce fut long de revenir sur le devant de la scène, mais je suis content d'être enfin de retour.
Culture toi : Quand as-tu commencé à écrire ce nouvel album ?
Jali : Avant et pendant les confinements Je pense que sur l'album, peut-être 2 ou 3 qui datent plus récemment. En fait, je me suis remis vraiment à écrire pour moi et à faire des chansons pour moi pendant le confinement. Avant ça je m'étais un petit peu embarqué dans un cercle vicieux. Ce n’est pas négatif mais c'est juste que j'écrivais beaucoup pour les autres. J'étais un peu un auteur de l'ombre. J'ai travaillé sur plusieurs projets dans l'ombre et c'est une position qui est un peu confortable entre guillemets parce que tu écris des chansons que tu ne dois pas porter toi-même. Tout ça pour arriver à un moment donné où il a fallu faire un choix, se dire "Ok, est-ce que tu veux rester un mec de l'ombre ou est-ce que t'as encore des choses à dire pour toi." C’est donc pendant le confinement, qu'à un moment donné, j'ai repris toutes les chansons que j'avais un peu accumulées en cours de route et me suis dit "Voilà, il est où l’album ? "Dans toutes les chansons, il y en avait je pense une quarantaine, peut-être même un peu plus.
J’ai choisi les titres et j'en ai écrit encore quelques-uns.
Culture toi : Et justement, comment choisis-tu les thèmes de tes chansons ?
Jali : Franchement, je les laisse venir à moi pour la plupart. A part quand justement, à l'époque où j'écrivais pour d'autres artistes, tu avais parfois des requêtes bien précises. On disait "on veut une chanson comme ça " ou "qui parle de tel truc ». Quelquefois même « on te donne le thème", etc. Je pense qu'à cette époque-là, j'avais développé un truc où je pouvais écrire sur commande. On me disait : « écris une chanson sur la pluie » et bien j'écris une chanson sur la pluie. A force d'accumuler beaucoup de titres comme ça, j'ai un peu changé ma méthode de travail ; disons que je les laisse venir à moi en me disant que l'inspiration elle est là dans mon quotidien ça va parfois d’un film que je vois, un documentaire ou parfois même un mot, un simple mot que j'entends et je dis attends ça sonne bien ce mot-là. Par exemple une chanson qui s'appelle "El Dorado" sur l'album, c'est parti du mot "El Dorado". C'est un peu comme "Española’’C’'est le genre de mot comme ça qui évoque tout de suite des choses et quelquefois c'est un bon point de départ.
Culture toi : Et tu es content d'être de retour sur scène et d'avoir osé venir tout seul ?
Jali : Très content, parce que c’est pour ça que je fais de la musique. Pour pouvoir partager mes chansons. Faire un album c'était un prétexte pour pouvoir revenir sur scène et revoir mon public. C’était un choix vraiment volontaire dans le sens où j'avais envie de me mettre un peu en danger, Être seul sur scène, c'est beaucoup de pression parce que là, ça dépend que de moi. Je ne peux pas me raccrocher à un guitariste, à un pianiste, à quelqu'un pour venir me rattraper. Tu vois, être seul en scène, c'est à la fois une liberté et une pression en plus.
Culture toi : Tu dis "ta guitare", ce sont plutôt "tes guitares" - il y a quand même une guitare un peu particulière, que tu expliques sur scène. Une ancienne boîte à cigares.
Jali : C'est ça, tout à fait. Je suis fier de cette guitare parce qu'elle est unique au monde.
Il faut savoir qu’elle a été faite sur mesure par un luthier de Bruxelles qui s'appelle Raphaël. La marque s'appelle Jug Instruments. Je l'ai rencontré un jour en allant faire réparer une de mes guitares, et il m'a dit "Ah, je construis des instruments dans mon grenier je pense que ça pourrait te plaire, "Passe un jour à la maison, je te montre".
Il n'a pas fallu une seconde pour arriver chez lui dans son atelier.
Je lui ai dit « J'en veux une » Il me l'a construite. J'ai fait les dessins avec lui. J’ai vraiment personnalisé cet instrument. J'avais toujours voulu avoir un instrument qui se rapporte qu'à moi comme un accessoire. Á l'époque du premier album, j'avais mon béret. Quand j'ai découvert cette guitare-là, je me suis dit "ben voilà mon truc, c'est ça en fait ». Une cigarbox, c'est un instrument fait à la main. Ça date de la tradition africaine. Les esclaves afro-américains prenaient les boîtes à cigares de leur maitre et en faisaient des instruments Ce n’est pas nouveau, je n'ai rien inventé, mais ce sont des instruments artisanaux.
Culture toi : Un thème qui est récurrent depuis deux ans chez beaucoup d'artistes, c'est le cinéma.Qu’est-ce qui t’a donné l’idée de dire que "tout n'est pas comme au cinéma" dans ton dernier single ?
Jali : Bonne question. En tout cas, je vais parler pour moi. Déjà, il faut savoir que je l'ai écrite avec James Deano pour la petite histoire. On avait aussi écrit ensemble "'Española". "Pourquoi au cinéma ? : Parce que nous vivons dans une époque incertaine. 2020, c'était une époque un peu chamboulée pour tout le monde. Je me suis dit c'est vrai que nous sommes tellement dans une société de l'image et de l'immédiat.
Je me suis rendu compte pour être dans le métier depuis quand même pas mal d'années, que tout ne se fait pas du jour au lendemain. C’est toujours en coulisses, ça demande toujours des heures et des années souvent même, de se remettre en question quotidiennement Et dans cette chanson-là, j'ai voulu capturer un peu cette idée-là de dire que la vie ce n’est pas comme au cinéma. Au cinéma tout arrive tout de suite.
Il y a la magie du cinéma comme on dit. Dans la vraie vie malheureusement, peut-être même un peu heureusement aussi, c'est souvent plus difficile que ça.
Et donc il faut essayer, réessayer, se casser la gueule, se relever etc.

Culture toi : Des collaborations prévues ?
Jali : J'écris toujours pour d'autres, je suis toujours un auteur comme à mon habitude.
Je suis sur pas mal de projets comme auteur. Á côté de ça, je travaille toujours avec une artiste dont je peux vous parler, IDYL, que j'avais rencontrée à l'époque de The Voice. Elle était dans mon équipe à l'époque. Ça fait déjà 8 ans, .Et depuis, on a continué à travailler ensemble Je l'ai pris un peu sous mon aile pour essayer de lui construire un projet. Ce que les gens ne savent pas, c’est que je fais des prods de rap. J’ai appris la production à force pour pouvoir arranger mes propres chansons. Faut savoir que je suis très éclectique mais j'écoute beaucoup de hip hop et j'avais toujours un peu cette frustration de ne pas avoir pu en faire moi-même. J'avais choisi la chanson et depuis que je fais de la prod je me suis mis à faire des productions pour d'autres artistes et notamment en featuring avec Akhenaton de IAM. Je suis très fier de cette prod.
J'en ai d'autres qui sortiront bientôt. C’est aussi une part de mon activité donc je suis un peu sur différents tableaux.

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